Présco réalité

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J’entends.

J’entends des parents demander. Questionner. Se questionner. Sur le préscolaire. Sur sa nécessité. Sa réalité.  Sa façon de fonctionner. Je vous entends chercher. Une façon de commencer. Sans heurter. Sans tout chambouler. Une façon d’initier. En protégeant l’enfance. En l’épargnant. En évitant de la dérouter.

Les réponses.

J’entends aussi des réponses. Je les lis. Mais au final, il n’y a qu’à se lancer. L’idée reste de s’informer. De s’outiller. De s’entourer. D’être accompagné. Dans cette nouvelle aventure. Évitez de vous laisser leurrer. Par les réponses toute faites. Par les images trop parfaites. Le préscolaire fait partie de la vie. Il est à l’image de la vie. Personne n’est à l’abri.

La continuité.

12 ans d’école-maison pour nous. On entame une treizième année. Avant il y a eu le préscolaire. Que l’on fait sur deux années. Au fil du temps nos visions ont changé. Les bases se sont solidifiées. Les structures se sont affirmées. Les balises se sont teintées de liberté. Et parallèlement.  J’ai vu certaines idées. Comme des mantra. Répétées. Transmises. Sans explication. Sans passion. Des idées au départ très censées. Dont l’essence s’est vue diluer. Au fil du temps. Des idées devenir des généralités.

Généralité 1.

À quel âge commencez-vous à scolariser vos enfants?

  • Mes enfants sont éduqués depuis la naissance. Je ne fais que continuer.

Mon avis: c’est vrai. Du premier souffle. Du premier jour de vie. Nous sommes là. Pour les accompagner. Pour nous émerveiller. De les voir relever des défis. Développer leur personnalité. Le premier sourire. La première bouchée.  Les premiers pas.  Les premiers mots. Jusque là ça va. Mais en réalité. Si on s’arrête là, ça ne répond pas. C’est à priori trendy. Bienveillant à souhait. Mais je ne suis pas certaine que ça aide un parent dans le concret.

L’idée est qu’il faut avancer. Franchir des étapes. Tourner des pages. Entamer des chapitres. L’idée est que la vie nous demande de nous dépasser. Sans nous renier. Que la vie nous demande de nous affirmer. C’est là que le beau concept s’éteint. S’il n’est pas développé. S’il est livré. Dans sa forme prémâchée. On s’entend. Si la réflexion est poussée…le concept va au-delà des généralités.

L’idée est qu’éduquer demande de s’adapter. Au contexte. Aux besoins. Au moment présent. À l’avenir imminent. Éduquer demande de voir grand. D’envisager un futur. Encore absent. Et qui pourrait s’avérer surprenant.

– Alors. Ici. On commence le préscolaire à 4 ans. C’est chez nous. C’est pas comme ça partout. J’en avais parlé ici.

Le préscolaire.

Premièrement. C’est quoi le préscolaire. Pour nous. C’est une prise de conscience. 

Tout d’abord parentale. Puis familiale. C’est un regard posé. Sur des avancées. Qui avec l’âge peuvent être plus subtiles. Plus sensibles. Moins perceptibles. C’est une routine. D’observation. De constatations. Pour voir notre enfant. Autrement. Dans son profil d’apprenant naissant. Naissant parce que conscient. De plus en plus. Avec un schéma intellectuel. Une volonté tout nouvelle.

Entrez dans la danse.

Le préscolaire. C’est donc suivre le rythme. Prendre chaque battement. Comme une occasion d’aller de l’avant. C’est rester attentif au tempo. Qui fluctue. Aux silences. Qui remuent. Car le vide, c’est l’inconnu. C’est développer son instinct. En se tenant par la main.

Le préscolaire permet donc. D’entamer une nouvelle relation. Parent-enfant. Accompagnant-apprenant. Pas dans le sens d’une autre. Dans le sens de plus complexe. Riche. Le préscolaire c’est une occasion. Pas une obligation. Mais une occasion de marquer le temps. De célébrer le temps. De le rythmer. D’y inscrire un cycle. Qui permettra. Ici et là. De se repérer. Le préscolaire. C’est faire différent. Tout simplement. Mais dans une vision de continuité. Alors oui, l’éducation commence dès la naissance. Mais elle ne reste pas la même. Elle doit évoluer.

Généralité 2.

Qu’est-ce que vous utilisez avec vos préscolaires?

(Je vais résumer. On pourrait s’éterniser!)

  • Par projet. Unschooling. Basé sur la littérature. Par thème. Waldorf. Montessori. Alouette…

La réalité est. Que vous vous êtes informés. Que vous avez pesé. Les pours. Et les contres. Que vous vous êtes fait une idée. Mais la réalité est aussi. Que c’est complexe la vie. Que vos enfants sont encore petits. Qu’ils ont besoin de souplesse. De liberté. Et vous aussi. L’idée est de se préparer. En maintenant la curiosité. En évitant de s’épuiser.

La réalité est. Que vous re-planifierez. Probablement. Souvent. Que vos beaux projets. N’accrocheront peut-être pas vos enfants. Mais ça fait partie du bon déroulement. L’objectif est atteint. Dans un cas. Comme dans l’autre. Vous aurez appris à vous connaître. À vous respecter. Mutuellement. Même si ça aura été épuisant.

Notre préscolaire.

Alors. Voici notre préscolaire. Vous allez voir. Ce n’est pas la mer à boire. Il n’y a pas d’horaire.  Ma fille suit celui de son frère. Elle s’inclue quand ça fait son affaire. 

Nous travaillons avec 2 curriculum pour elle. 2 parce que nous favorisons les apprentissages bilingues. En anglais nous travaillons avec The Peaceful Press Preschool. En français, on construit. Un peu selon le même modèle. Mais en suivant ses envies. Nous croyons aux apprentissages significatifs. À la richesse de l’apport des sens. Des émotions. À la force des souvenirs. Alors nous nous affairons à en construire.

Pour le reste. Nous la laissons aller. À jouer. À questionner. À écouter. À expérimenter. À travers la vie. Qui se poursuit. Et qui entraîne à sa suite. Son lot d’occasions. Et de propositions.

Les apprentissages.

Les apprentissages sont donc multiples. À la fois structurés. Et improvisés. L’idée est de ne garder aucune portes fermées. L’idée est aussi que nous nous permettons d’évaluer. Non pas pour comparer. Mes pour mieux proposer. Pour mieux préparer. Nous avons donc monter. Une grille à compléter. Listant ce que nous jugeons important. Que notre enfant acquiert. Durant ses deux ans de préscolaire. 

Chez nous.

Voici ce nous évaluons chez nous. En nous laissant de la latitude. Pour en ajouter. Pour s’ajuster. En fonction de la réalité. Vous pouvez avoir le document complet ici. (Je m’imprime aussi celui du mees. Pour pouvoir partager. Mieux communiquer. Avec les intervenants du système régulier)

  • Au quotidien (Life Skills): ce qui concerne la vie. Gagner en autonomie au quotidien. Développer les savoir faire. Prendre de la confiance. Par l’observation. Et la participation volontaire.
  • Communication / langage: communiquer de façon appropriée. Décoder des messages. Respecter des consignes. Adapter son discours et sa façon d’être. Écouter.
  • Écriture: initier les mouvements menant à la calligraphie. Développer l’aisance à faire des tracés. 
  • Lecture: décoder des messages écrits. Découvrir des pictogrammes. Associer des lettres et des sons.
  • Mathématiques: découvrir et manipuler les chiffres. Dénombrer. Combiner. Classer. Organiser. Trier. Découvrir des formes simples. Raisonner des situations simples.
  • Motricité globale: développer l’aisance à bouger. Prendre confiance en ses aptitudes. Favoriser la santé par des gestes assumés et prudents.
  • Motricité fine: développer la minutie. Travailler la conscience des détails.
  • Expression artistique: permettre de s’exprimer au delà du langage parlé. Communiquer à travers les différentes formes artistiques (musique, danse, théâtre, arts visuels, métiers d’art). Découvrir des artistes et leurs oeuvres. Exprimer son appréciation.
  • Aptitudes sociales: acquérir des comportements favorisant la vie en société. S’intégrer dans un groupe. Respecter la diversité.

Première rentrée.

Alors nous y voici. À l’orée. D’une peut-être première rentrée. Je vous la souhaite douce. Je vous souhaite de prendre un air d’aller. Qui vous ressemble. Qui vous conforte. Que cette nouvelle aventure qui vous porte. Qu’elle vous guide vers des contrées plus affirmées. Bonne rentrée!

5 COMMENTAIRES

  1. Wow, merci pour l’info de Peaceful Press. Tu fais quoi pour tous les livres (ma bibio n’a pas ces livres) ? J’aimerais vraiment suivre ce curriculum, mais je trouverais jamais tous les livres et essayer de trouver des équivalents en français me bouffe beaucoup d’énergie !!

  2. MERCI d’avoir tellement su mettre les bons mots!
    Oui, on a commencé le présco a 4 ans et des poussière ici aussi (en janvier 2018)… Oui, je me fais des petites grilles  »d’évaluation des acquis », oui, on a même une petite partie plus formel (faut dire que fiston demande beaucoup de ‘cahier’) qu’on fait avec notre TIME TIMER quand il nous le demande. Oui, on fait beaucoup par projet, même s’il a juste 4 ans et demi… Car il est capable de les faire ces projets!!! Oui, on pioche dans plusieurs pédagogies; et non, je suis pas toute mêlée la dedans, au contraire, pour moi, ça tellement de bon sens, là où je m’enligne!!! Oui, je  »retravaille » et m’investie plus quand je vois que certain acquis sont pas trop solide. Pis non c’est pas parce que j’aime jouer à la maîtresse d’école, mais parce que je crois, très sincèrement, que le préscolaire, c’est le socle qui va accueillir tout le reste de la  »construction scolaire » à venir, et je veux que ce soit le plus solide possible! Malgré ça, ben non, je l’attache pas à sa chaise dès 8h le matin pour travailler des exercices de pré-écriture… On a tous plein de jeux pour ça! Je passe des fois des nuits pas mal courte afin de pouvoir lui organiser des jeux, activités, expérience, et j’en passe, en lien avec ses goût du moment. Pis des fois tout ca, ben c’est a jeter à la poubelle, car il a juste 4 ans… pis que ces gout changent… et que oui il est encore petit lol pis que des fois, il veut rien savoir de ce que j’ai préparé! Et c’est mon premier, donc des fois, je l’avoue, maman est pas toujours sure et certaine d’elle ^^

    Bref… MERCI!!!! Ton article nous rejoins énormément dans notre manière de faire, et, en ce temps de la rentré, disons que ça apaise un peu mes craintes de maman-iefeuse novice lol

    • Le beauté de l’école-maison réside dans ce partage de découvertes et d’expériences, initié il y a longtemps perpétué dans le temps. Ce partage qui permet aux nouveaux comme aux aguéris de se conforter, de se situer et de s’inspirer. Et de retourner vers leur famille pour construire une éducation en fonction de leur valeurs et besoins.

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