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Le bokashi – introduction

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Bon an mal an, la saison des semis revient et je tente d’expérimenter un peu plus. Avec le temps, l’équipement s’est peaufiné et les techniques sont de plus en plus intégrées. Nos résultats étant stables et satisfaisants, cette année nos objectifs sont en lien avec la diminution des coûts et l’optimisation de nos actions.

Nous avons une installation de compostage (en mal d’amour pour être bien honnête, mais je vais y remédier cette année!) que nous utilisons durant la saison chaude…mais l’hiver, tout s’empile jusqu’au printemps. C’est loin d’être l’idéal.

Est ainsi née ma principale résolution « homesteader » de l’année 2023: mieux gérer les déchets organiques. Cette résolution s’articule de plusieurs façons:

  • une meilleure gestion des cultures et des récoltes pour minimiser le gaspillage
  • une cuisine rénovée pour faciliter la transformation et la conservation
  • un caveau à légumes pour avoir plus d’espace
  • la restructuration des installations de compost extérieures
  • l’utilisation de la litière cumulée pour les animaux
  • et, pour ce qui nous intéresse aujourd’hui, l’introduction du COMPOSTAGE BOKASHI dans notre quotidien.

Qu’est-ce que le bokashi?

Le résultat de tout ce processus n’est pas un compost prêt à l’utilisation mais bien une étape préparatoire permettant d’optimiser le temps de compostage. Le bokashi est un terme japonais faisant référence à un procédé de dissolution de la matière organique mise au point dans les années 80

Il s’agit donc d’une technique de compostage anaérobique en seau utilisant un processus de fermentation pour accélérer le processus de décomposition.


Mettre en place une station de bokashi

Créer un environnement propice

Le bokashi, contrairement à la plupart des techniques de compostage, se produit dans un environnement exempt d’oxygène. Deux seaux de 5 gallons, dont un perforé et équipé d’un couvercle gamma seal, peuvent faire l’affaire si vous avez envie de bricoler sinon, de mon côté je me suis procurée cet ensemble et je suis sous le charme!

Comme toutes fermentations, la température ambiante joue un rôle prédominant dans le processus. La température idéale se situe entre 25 et 40˚C. Une température légèrement plus basse étirera la durée nécessaire au processus. Une température trop basse ou trop chaude pourra entraver complètement la fermentation. Comme ma maison est relativement froide, je garde mon bokashi dans la cuisine ou la pantry selon la saison et évite de l’utiliser en période de canicule. De toutes façons, l’été, nous priorisons le compostage extérieur.

À cet effet, un bokashi en santé ne dégage pas d’odeur. Vous pouvez donc le garder dans la maison sans problème.

Alimenter le processus

Tout comme on nourrit un levain ou on inocule un yogourt pour engendrer le processus de fermentation, la fermentation des matières organiques a recours à l’ajout de son de bokashiIl s’agit en fait d’une préparation sèche composée de sciure de bois, de son de blé, d’écales de riz, de feuilles mortes broyées et/ou de substrat de culture de champignons inoculée de microbes anaérobiques, c’est-à-dire qui ne requièrent pas d’oxygène. Le son de bokashi peut être formulé à la maison (surtout s’il vous permet d’optimiser des ressources que vous avez sous la main) ou acheté en formule prête à utiliser.

Accumuler des déchets organiques

C’est ici que la magie du bokashi entre en jeu. C’est ce qui m’a séduite, pour être honnête. Nos installations de compost extérieures étant plutôt rudimentaires, nous nous contentons de n’y déposer que des matières végétales… et même là, personnellement, je ne prends pas le risque d’y mettre toutes les adventices que l’on recueille au jardin de crainte de voir leurs semences survivre et anéatir mes efforts. Le résultat final est que je me retrouve encore à mettre à la poubelle des substances qui ne devraient pas s’y retrouver. Mea culpa.

Ici, c’est une toute autre histoire. Le bokashi peut entamer le compostage de pratiquement toutes les matières comestibles et plus:

  • fruits (incluant les agrumes)
  • légumes
  • pains et céréales
  • pâtes
  • produits laitiers
  • viandes et poissons
  • oeufs et coquilles
  • thé et café
  • fleurs fanées
  • mouchoirs, essuie-tout
  • filtres à café
  • etc.
seau de bokashi, compost, déchets

À éviter:

  • les surplus de liquides
  • l’huile en grande quantité
  • les gros os
  • les aliments avec moisissures qui pourraient contaminés le contenu du seau.

Aux recommandations d’usage, j’ajoute que, comme pour notre compost standard, je n’ajoute que des substances biologiques… mais ça, ça reste un choix personnel! Je vous laisse ici notre aide-mémoire.


Les avantages du bokashi

Obtention d’un compost plus rapidement

En quelques semaines, la fermentation des matières organiques est complétée est prête à être intégrée au jardin, au vermicomposteur ou à la pile de compost standard. En raison de son acidité élevée, le contenu du bokashi nécessite quelques semaines de compostage standard avant d’être en contact avec les végétaux.

Facilité d’utilisation

Le bokashi requiert peu d’espace et de temps. Il peut être déposé dans n’importe quel recoin de la maison. L’entretien est minimal; il s’agit d’y déposer les matières organiques au lieu de les mettre à la poubelle, de saupoudrer le son de bokashi et de vider régulièrement l’excès de liquide qui se crée dans le fond du seau. Il ne s’agit que de prendre une routine… même les enfants peuvent s’en charger!

Éco-responsabilité

Le bokashi nous permet de composter une plus grande diversité de déchets que la plupart des installations régulières de compost sans avoir recours à une cueillette de compost municipale. Pensons-y 2 minutes …

Bien que l’idée de base d’une cueillette de compostage puisse paraître alléchante, il s’agit en fait de matière facilement transformable à la maison qui sont récoltées par un camion pour être transformées dans une installation commune. Ce processus n’est pas sans laisser une empreinte. Il y a un coût à cette récolte… et il y a un coût à tout le compost qui est utilisé pour nourrir nos jardins. Un comme l’autre sont facilement enrayables.

Comme je disais, le bokashi permet de diminuer la quantité de déchets, de procurer une source de nutriments pour le jardin et … de récolter un thé de fermentation. Ce jus, dilué adéquatement, peut être offert aux plantes par arrosage ou vaporisation. Pur, il peut être jeté dans les canalisations pour y limiter la formation d’algues et offrir un lot de bactéries bénéfiques pour combattre les développements bactériens possiblement nocifs.

Polyvalence

En plus d’accélérer la production de compost, de nous permettre d’en générer en plus grande quantité et de produire un thé gorgé de bactéries bénéfiques et de nutriments, le son de bokashi est utile pour:

  • faciliter et accélérer le compostage de la litière des animaux en litière cumulée (poules, ruminants)
  • limiter les odeurs des litières des animaux de compagnie (chat, lapin)
  • enrichir et alléger le terreau à semis et la terre du jardin lors de l’implantation au jardin
  • alimenter l’activité des organismes et micro-organismes dans la pile de compost ou de vermicompost

Pour des raisons d’économie et de logistique, je priorise autant que possible les produits à usages multiples (bonjour vinaigre blanc et bicarbonate de soude!). En achetant en grosse quantité, je fais des économies considérables d’argent et je diminue la charge de gestion des inventaires (si tu as envie de commencer à mettre de l’ordre dans ton homestead, le supplément pour Homesteaders/Homemakers de Comm’à maison est un bon point de départ). En manipulant régulièrement un produit, je peux parfaire mon utilisation du produit et me donner l’espace nécessaire à observer le processus et les résultats. Je suis gagnante sur toute la ligne!

Alors, m’y voilà. 2023 bien installé la routine du bokashi commence dans la cuisine, au jardin et avec les animaux. Les prochains mois et semaines nous en diront un peu plus sur la rentabilité de nos efforts mais nous sommes très confiants! 

Edit: après plusieurs mois d’utilisation, je peux vous confirmer que l’utilisation du bokashi demeure très plaisante et facile. La tâche n’est pas lourde, il n’y a pas d’odeurs désagréables ni de petites mouches dans les alentours des seaux. Nous avons utilisé le thé pour le démarrage des semis et nos plants se portent à merveille.

Je suis curieuse, quelles sont vos habitudes de compostage et de gestion des déchets de cuisine?

*cet article contient des liens affiliés d’articles que nous utilisons et que nous apprécions.

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5 COMMENTAIRES

  1. Bonjour,
    Si j’ai bien compris, vous adoptez le procédé du Bokashi pour composter la litière de vos animaux?
    Merci beaucoup pour votre réponse et très bonne journée,
    Marie Bourgeois

    • Bonjour,
      nous utilisons le son de Bokashi en ajout à la litière de nos poules et de nos chèvres pour en accélérer/faciliter la décomposition en saison froide. Je sais également que certains font un compostage Bokashi dédié aux excréments des animaux de compagnie mais nous ne l’avons pas encore testé.

  2. Merci pour votre réponse. Puis-je encore vous demander si vous le fabriquez vous-mêmes ou si vous l’achetez en gros?
    Très bonne journée,
    Marie

    • Nous aimerions éventuellement le fabriquer mais comme nous souhaitons nous familiariser avec le processus, pour le moment, nous achetons celui-ci (lien affilié, par transparence)

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