(J39) Le mur

-

Il était une fois…

Ça fait longtemps. Comme dans vraiment longtemps. Sans m’éterniser sur le sujet, je vais essayer de vous raconter le voyage que j’ai fait. Toute une histoire. J’arrive à peine à le croire moi-même. Alors, ça va comme suit…

À se regarder les pieds …

Durant les derniers mois, j’ai couru. Du boulot à la maison. De l’école-maison aux tâches. De la maman à l’amoureuse. Bref, j’ai courru come une poule pas de tête en ne regardant pas trop où je m’en allais. J’essayais juste de « puncher ». De faire au minimum ce que j’avais mis à l’horaire. Le faire pour le faire. Sans plaisir réel. Juste faire ce qui devait être fait.

… on risque de trébucher.

Et puis arriva ce qui devait arrivé. Semble-t-il. J’ai perdu pied. Mon coeur s’est emballé. Mes poumons se sont enfermés. Mes muscles se sont rebellés. Je suis allée passer de petits séjours de le monde des services de santé où l’on m’a examinée de long en large. De la tête aux pieds. Pour finalement me donner le verdict:  » Madame, nous croyons que vous êtes fatiguée! »

Confusion.

C’est troublant de réaliser que notre corps a besoin de se rebeller aussi fort pour que nous l’écoutions. Troublant de réaliser qu’on peut aussi facilement se rejeter soi-même. Se mentir aussi. Je le prends comme une chance de prendre conscience. Comme un cadeau. À moi. De moi. Comme l’occasion de faire une mise au point. Et de repartir sur des bases qui auront plus de chances de me mener à bon port. Tout en rendant la route le plus agréable possible.

L’horizon.

J’avais oublié l’horizon. Son importance pour maintenir le cap. J’avais fait fi du danger de trop focusser sur l’instant. J’ai perdu l’équilibre. Là, je me reprends. Tranquillement. Au fur et à mesure que mes muscles me le permettent. Je relève la tête. Pas pour regarder le monde de haut, mais plutôt pour voir loin. Pour respirer la brise. Pour sentir le soleil aussi.

L’équipe.

J’avais oublié aussi la force de l’équipe. Je m’étais auto-proclamée chef. Je m’étais attitrée le rôle de protéger ma gang. Seule pour tous. Alors que prendre soin d’une équipe, ça se fait en équipe. Parce que c’est moins lourd. Parce que la pression est beaucoup plus supportable. Parce que c’est beaucoup plus plaisant. Et parce que c’est tellement plus efficace.

La machine.

Dans la folie. Dans la course. J’avais oublié l’importance de la machine. Ou plutôt sa vulnérable complexité. Je m’étais dit que tant que je lui procurais du carburant elle avancerait. Que tant que je la faisais travailler, elle ne s’encrasserait pas. J’ai eu tout faux. Et à bien y penser, je réalise maintenant que le simple fait d’avoir pensé de la sorte indique que je n’avais plus l’esprit clair.

Contre Pente, Félix LeBlanc. Un projet d'EXMURO.
Contre Pente, Félix LeBlanc. Un projet d’EXMURO.

Demander pardon.

Je ne suis pas fière de ce que j’ai engendré. Pas fière de ce que je me suis imposée. Physiquement. Et mentalement il faut se l’avouer. J’aurais aimé avoir plus de cran. Mettre mes limites au bon moment. C’est un des apprentissages qui fait partie de mes nouveaux plans. Je ne suis pas fière d’avoir été si peu présente pour mes enfants et mon amoureux. J’ai été là de corps c’est vrai. Et de coeur cela va sans dire. Mais ma tête était si fatiguée. Si éparpillée.

Et repartir.

Je continue de me reposer. Selon ce que mon corps réclame. On se réapprivoise. Lui et moi. Je reprends doucement le goût de faire des projets. De revoir des gens. De lire. Et d’écrire. Je profite du temps en famille. Je reprends contact avec les enfants. Avec mon chum. Avec le monde autour.

Au plaisir.

Au plaisir de vous retrouver. De continuer de grandir avec vous. En espérant mieux vous connaître au fil du temps. En espérant continuer de toucher des cordes sensibles chez vous. Ici et là. En espérant vous inspirer à prendre soin de vous et de ceux que vous aimez.

Mélissa

Article précédent
Article suivant

2 COMMENTAIRES

  1. Justement, nous sommes dues pour se voir en vrai! Le pire c’est que j’ai pensé à toi dernièrement, une intuition peut-être… C’est dommage que nous ayons, presque tous, la pensée magique lorsque nous devenons maman. Nous pensons être capable de tout faire sans aide alors que nous essayons de nous tenir la tête hors de l’eau. Prends bien soin de TOI, parce qu’une maman en forme est ce qu’il y a de mieux pour une famille. Mon chum m’a dit jadis quelque chose du genre: j’étais avec toi avant que les enfants naissent et je veux que tu le restes, alors prends soin de toi. Aujourd’hui, les enfants sont chez ma mère et devine ce que je ferai…

  2. J’ai du passer par là aussi, jadis, afin de me rendre compte que j’existais moi aussi et que mon corps me hurlait de prendre du temps. Je suis rester sensible aux signaux maintenant. J’espère que tu reprendras vite du mieux afin de pouvoir profiter lentement mais surement d’un mode de vie où tu seras aussi importante à tes yeux que l’est ta famille.

Laisser un message

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
Entre ton nom ici

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.