Excusez-la.

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Ceci n’est pas un post.

En fait pas un post standard. Pas le genre que j’écris d’habitude. Et pas le genre que j’écrirai dans l’avenir. Ce blog recense du beau. Ce que j’aime. C’est mon aide-mémoire de bonnes choses. J’y répertorie mes bons coups. Mes coups de coeur. Mes coups de foudre. Tout ce qui rend ma vie si belle. Mais, aujourd’hui, j’ai envie de vous parler de quelque chose que je voudrais oublier. Le genre de truc qui te donne envie de te pincer.

Ouch.

Le genre de truc qui fait mal. Parce que c’est le genre de truc qui n’est pas en rêve. C’est dans la belle grosse réalité. Aujourd’hui, je me mets les tripes et le coeur sur l’écran. Parce que j’ai besoin que ce qui se passe soit du passé. Pis parce que je me dis que tu as peut-être une idée. Pis parce que je me dis que je dois pas être la seule à ramer. Suis-je la seule?
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Les cartes sur la table.

J’ai une famille merveilleuse. Un homme que j’aime dans ma vie. Et qui m’aime. Un super papa. On est en santé. On bûche fort. Pour prouver à nos enfants que les rêves peuvent être réalités. Que les passions peuvent être un métier. On fait de l’art. On en mange. On aime ça comme des fous. C’est pas le métier le plus facile. Le plus stable. Le plus réconfortant. C’est un vrai parc de montagnes russes. Toutes aussi surprenantes les unes que les autres. Certaines plus freakantes que d’autres. On respire. On se soutient. On regarde loin. On s’arrange pour passer au travers. Parce qu’on y croit.

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La table ronde.

On est des êtres de famille. Famille bio. Famille immédiate. Famille élargie. Famille reconstruite. Famille découverte. Trouvée. Nommez-les. On les aime. On aime notre monde. Pis on fait le choix d’être là. Autant qu’on peut. On ouvre notre porte à des gens exceptionnels. On leur ouvre notre coeur aussi. Parce qu’on croît que c’est important. D’être là. Je sais pas ce que vous en pensez…Mais, j’ai tendance à croire qu’on est toujours plus fort ensemble. Que c’est tellement bon de savoir que d’autres sont là. Autant pour célébrer. Que pour nous rattraper. Parce que ça arrive à tout le monde. De chuter.

Une idée d’même.

Pis on a eu une idée d’même. Un peu folle. Mais pas tant que ça. Parce que ça allait de soi. Que c’était dans l’ordre logique des choses. 4 enfants. 2 parents. Quelques animaux. Des amis. De la famille. On a eu envie d’un point de rencontre. D’une convivialité. Créée de toutes pièces. À notre image. Pour nous. Et pour vous. Parce qu’on voulait que vous vous y sentiez bienvenus. Parce qu’on voulait vous avoir avec nous. Plus souvent. Plus longtemps. Parce qu’on voulait que les projets continuent de grandir. Parce que vous êtes vraiment importants.

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On a sauté.

On a essayé de concrétiser. On s’est dit qu’on devrait acheter. On a trouver une belle maison. Qui a le charme d’une petite vieille. Dans une campagne toute simple. Ça c’est compliqué. Parce que pour une caisse on est risqués. On a les moyens. Mais. On n’a pas de payroll. Tsé. Pis ça s’est encore compliqué. Parce que les petites vieilles, c’est pas réconfortant. Du moins pour la bureaucratie. Du moins dans la cas d’une maison. On a décidé d’avancer. Parce que c’est ça la vie. Non? Parce qu’on a pas envie de stagner. C’est humain.

La danse.

Pis la valse a commencé. Je vais vous expliquer la chanson. Juste un peu. Je veux pas vous saouler. Je vous l’ai déjà dit. Je vous aime vraiment! La musique commence avec un courtier hypothécaire. Celui qui te dit. Comment danser. Pis ce que ça te prend. C’est lui qui donne le coup d’envoi. En quelque sorte. Pis là, ça change un peu de tempo. Parce que si t’es comme nous, t’as pas une mine d’or dans ton compte. Pas tout le temps. Disons qu’on a travail saisonnier. Mon chum fait des murales. Pas juste ça. Mais en partie. Pis comme ça sèche pas vite en janvier. Ben c’est un plus tranquille de ce côté.

Le tourni.

Bref. Revenons à la danse. T’as pas le 20% de ta maison cash dans ton compte. Faque tu changes de cavalier. Pis tu te retrouves au bras de la SCHL. La sacro sainte Société. Celle que tu connaissais pas vraiment avant. Mais t’as pas le choix. C’est elle qui mène. Pis c’est là que ça part en vrille. Pis tu te mets à tourner. Pis tourner. À en avoir le tournis. Un peu la nausée même. Mais c’est elle qui mène. Pis tu perds un peu le contrôle. Pis plus tu perds le contrôle. Plus tu perds de vue d’où tu es parti.

Sur le banc.

Un moment donné t’en peux plus. Tu as envie de t’écrouler. C’est là qu’on va te mener sur le banc. En marge. C’est là où j’en suis. Je suis sur le banc. Je suis dans ma belle maison de rêve. Depuis plus de 2 mois. Je l’aime. Pis j’ai l’impression qu’elle nous aime par pire. On la cajole. On essaie d’être le plus doux possible avec. Comme on le ferait avec une grand-maman. Ben oui. Elle a des petits bobos. Elle craque par ci. Elle est plus fragile par là. Mais c’est pour ça qu’on est là. J’y crois. Sérieusement.

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Dring!

Pis v’là qu’un beau matin tu te réveilles. Avec une impression de lendemain de veille. Tu sais plus trop quoi faire. Parce que ta maison te coûte moins cher que ton petit 5 1/2. En ville. Où t’as failli y laisser ta peau. Ton coeur. Ta tête. Parce que ta famille revit. Parce que tes enfants s’épanouissent. Parce que ton couple reprend du sens. Parce que tout ce que te glissait entre les doigts s’agglutine. Parce que l’abstrait devient concret. Parce que tes désirs prennent forme. As-tu déjà vu ça de tes yeux du bonheur, toi? Moi, depuis 2 mois j’en vois. Chaque jour. À chaque heure.

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Ventre plein.

Il faut que le répète. Je veux pas me plaindre le ventre plein. La vie me gâte déjà. Mais je suis essoufflée. Essoufflée de me battre. Au quotidien. Je suis déçue d’un système. Qui me dit que je ne peux pas avoir de maison. Mais qui n’a pas de problème à me faire payer un loyer le double. Je ne veux pas me vautrer dans le luxe, là.  Pis c’est pas tout le monde qui serait bien ici. Non plus. Mais je sais qu’on a trouvé notre place. Je sais que j’ai assez de sous. Parce que je la loue. Pas mal plus cher que le prix de l’hypothèque.

La balance.

Mais ça, ça compte pas. Notre désir de revenir en région. En famille. De contribuer. Ça compte pas. Le fait que la ville m’essouffle. M’éteint. Ça compte pas. Ce qui compte, c’est que je suis pas assez standard. C’est beau. Je le sais. Que je suis plus à risque que si j’étais fonctionnaire. Je suis pas totalement dans le champs. Mais maison ou pas. Je dois me loger. Moi et ma famille. C’est une évidence. C’est un besoin premier.

La liste.

Je pourrais le faire. Lister. En détail. Décrire tout le beau. Que cette vie nous apporte. Comment notre chemin de vie s’affirme. Comment il s’éclaire aussi. Parce que marcher dans le noir. Ça fait peur. Mais là n’est pas la question. Ma question est au niveau du futur. De celui des familles. De celui des régions. De celui des villes aussi. Parce que des citoyens heureux. C’est mieux. Parce que c’est de ça dont il est question. De vie en société. De familles impliquées. De parents. Et d’enfants. De possibilités. De libertés. Pas pour partir sur la go. Mais pour grandir.

Et ça continue.

Pour avoir l’énergie d’être. De créer. De développer. De redonner. Parce que je ne suis pas revenue par hasard. Dans ce village où je suis née. Qui n’est pas le plus glamour. Mais qui est cher à mon coeur. Dans ce village que j’aime suffisamment pour vouloir y faire grandir mes enfants. Dans ce village où j’ai envie de rebâtir notre vie. Où j’ai envie de donner. Où j’ai envie de participer.

En somme.

Je suis triste. Vraiment triste. Parce que j’ai le vent dans face. Parce que le brouillard est épais. Parce que je demande pas la lune. Promis. Parce que je travaille fort. Qu’on travaille fort. Parce que le système me draine. Me prend ce qu’il me reste d’énergie. Parce que je veux contribuer. Ici. Parce que. Tout simplement parce que. Pis je me questionne. Sommes-nous les seuls? À ramer. Contre la marée. À avoir tant de difficultés à trouver le courant. À trouver l’horizon vascillant.

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Pis si jamais t’as une idée…ben j’la prend. Parce que c’est à mon tour. De pas trouver. Pis d’avoir besoin d’une méga dose d’amour.

Merci d’avoir lu. Merci d’être là.

Mélissa

Edit: Et puis. J’ai envie de te dire ceci. On l’a eu cette belle maison. On la vit cette vit. Celle qu’on s’était décrit. Les rêves existent. Et pas juste la nuit.

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8 COMMENTAIRES

  1. Je reçois ce message comme un mot dans une bouteille trouvée sur la plage. Comme c est touchant et authentique … NE LÂCHEZ PAS famille abeilles! Je pense fort a vous.

  2. Avoir une maison quand on vie différement… c’est pas facile. Notre maison n’est malheureusement pas en campagne, elle nous coûte juste à peine plus cher (l’hypothèque, pas les rénos), que notre appart en grande ville… mais il a fallut prouver nous aussi qu’on pouvait payer. Pis finalement on a acheté une maison avec tellement de travail à faire ! Je pense que certains nous ont trouvé un peu fous ! Des fois c’est décourageant, on n’en voit pas le bout… mais on est tellement mieux ! Pis ben, c’est elle qu’on pouvait se payer pour continuer à vivre différement. Je ne sais pas trop qu’elle genre d’idée tu voudrais, mais au moins sache que vous n’êtes pas tout seul !

  3. Ici on est en plein processus et oh! que c’est pas facile, que c’est pas facile. On me répète depuis longtemps que je ne vie pas « la vraie vie » et depuis cinq ans que je ne montre pas à mon fils ce qu’est « la vraie vie »! Tout ça parce qu’il ne va pas à la garderie, parce que je reste à la maison et parce que je vie au gré de la température… Et là de me faire dire que enfin je comprend « la vraie vie », que enfin je dois m’y plier… Alors si c’est ça « la vraie vie » je me demande sur qu’elle planète je vie ou qu’elle princesse de conte de fée je suis! Parce qu’on va l’avoir notre maison! Peut être à la dur. Peut être qu’on va payer plus cher. Peut être que ça va être plus long. Ou moins long (on sait jamais). Mais on va l’avoir parce qu’on la mérite. Parce que comme vous on la visualise et on travail fort pour être en mesure de l’avoir. Et c’est ça que je veux montrer à mon fils et à bébé qui s’en vient. Obtenir quelque chose pour laquelle on a travailler c’est tellement plus gratifiant.

    • En ce moment je m’habille avec du vrai linge. Parce qu’on s’en va chez le notaire. Pour ke dernier rendez-vous. Le vrai. Celui où notre maison deviendra nôtre pour vrai. Rêvez. Osez. Voyez grand. Y’a rien de plus vrai. Je vous souhaite tous le beau du monde. Redonnez-nous des nouvelles. Et si jamais on peut aider… gênez-vous pas!

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