Ça devrait être la norme. Des petits torchons, sans taches, qui absorbent les dégâts. Parce qu’inévitablement, ça se présente. Enfants ou pas. Des linges à vaisselle qui essuient. Rapido presto. Sans laisser de trainées. Ou de peluches impossibles à déloger. Et, par-dessus tout, une brassée de linges de maison qui sent bon. Juste au sortir de la machine à laver. Sans tracas. Juste comme ça. Ça devrait être la norme. Et c’est pas mal plus accessible qu’on peut le penser!
Mais pourquoi ça pue?
C’est plutôt simple. Y’a pas de complot ni de mauvais sort là-dedans. Il y a quelques raisons qui peuvent expliquer pourquoi. Pourquoi, parfois, les petits torchons puent. Même fraîchement lavés.
Une machine squeaky clean
Tout part de là. Si la machine est encrassée, peu importe les moyens qu’on pourra déployer, elle causera plus de tort que de bien.
Comment éviter l’encrassage de la machine:
- une fois par saison, je fais un décrassage (n’ayons pas peur des gros mots) en faisant un lavage à l’eau chaude. C’est la seule occasion où j’utilise l’eau chaude dans la machine. (Ça se fait tout seul, pas de bonne raison de s’en passer.)
- une fois par mois, je nettoie. À la main. Je passe toutes les parois de la machine à l’eau chaude et au savon. Je complète avec un spray de tea tree. (Cette tâche me prend en moyenne un gros 10-15 minutes maximum et est facilement réalisable par les enfants.)
Le teatree a une odeur particulière. Plusieurs n’aiment pas mais je crois qu’il peut être utile de l’apprivoiser.
C’est une huile essentielle accessible, facile à aborder et à utiliser. Parmi les propriétés qui nous intéressent dans le cas présent, elle est: anti-bactérienne, antifongique, antiseptique, antivirale.
- chaque semaine, je nettoie la porte. Je m’assure qu’il n’y a pas d’accumulation. Ouste la poussière ou les poils dans les « seals » de la porte. (Compte un gros 5 minutes. Règle générale, je m’en charge pendant qu’un enfant me jase de sa journée sur la toilette ou dans la douche!)
- je prélave, à la main, les vêtements très sales ou tachés. (C’est pas aussi pire que ça en a l’air. Comme pratiquement tout dans ma vie, c’est une question de planification… et de laisser-aller!)
Les built-ups
Les linges de cuisine ne sont pas vivants mais c’est tout comme. Ils nous accompagnent au quotidien. Et si il y a une leçon de sagesse qu’on peut leur soutirer, c’est bien qu’il n’est jamais bon d’accumuler!
À force d’utilisation, les linges peuvent accumuler des dépôts de savon et de saletés. Ces dépôts peuvent provenir de l’utilisation ou d’un rinçage négligé. Ils peuvent venir de nous autant que de la machine à laver.
Ces dépôts, bien installés dans les fibres des linges, vont venir graduellement obstruer le tissu. Ils vont rendre impossible le rinçage et, coup de théâtre! permettre aux bactéries de proliférer. Ça y est! Le party est pogné! Les odeurs se font sentir et les indésirables se multiplient… et, disons-le, se répandent dans la maison sans aucune gêne. Les odeurs ne sont en fait que la pointe de l’iceberg!
Bon débarras
Le temps n’est pas à la panique. En fait, tu ne m’entendras jamais devenir une partisane de la désinfection. Mais, si je peux très bien vivre me sachant entourées de bactéries, je préfère quand même choisir qui j’invite chez moi. Et si ça pue, à mon sens, ça n’augure pas être de très bonne compagnie!
Couvre-feu
Il serait complètement faux que j’essaye de te faire croire que ma maison est exempte d’indésirables. Les va-et-vient, les animaux, les récoltes accumulées, les enfants, les expériences culinaires… il doit y avoir un sacré bouillon de culture à la maison. À défaut de pouvoir tout contrôler, je m’assure de mettre un holà! à ne pas dépasser.
Tout comme avec ma machine à laver, j’ai une liste de tâches cycliques qui me permet de limiter les dégâts.
- à chaque saison, je fais un décrassage des linges de cuisine et de toilette. Torchons, linges à vaisselle, nappes, débarbouillettes, serviettes de table et de toilette, rideaux de douche… tout y passe. Je me permets la même procédure en cas de virus qui s’incrustent à la maison. (C’est long comme processus, mais je n’ai pas à être à côté de tout ce beau petit monde pendant qu’ils font trempette. Et je n’ai pas à cocher cette tâche dans la même journée! Petit train va loin, hein!?)
Ma technique de choix est assez simple. Dans une grande casserole, je porte de l’eau au point d’ébullition avec une peu de percarbonate de soude (je dirais une bonne cuillère à soupe. Prudence! Ça mousse!). J’y plonge mes linges, coupe le feu et laisse reposer, de 30 minutes pour les linges colorés à 2h30 pour les blancs.
Pour les plus grosses pièces comme les serviettes, le tapis de bain et le rideau de douche, je remplis le bain d’eau très chaude, j’ajoute une tasse de percarbonate et j’y dépose mes textiles pour la nuit. (Attention! j’ai un très vieux bain que l’on doit changer sous peu… si le tien n’est pas dû pour un changement, informe-toi avant d’y mettre du percarbonate pour ne pas avoir de mauvaises surprises! Même chose si tu as des tissus très précieux.)
- été comme hiver je priorise le séchage à l’extérieur. La chaleur du soleil et les temps froids sont d’excellents moyens de contrôler les régiments de bactéries un peu trop ambitieux. Dans le pire des cas, un petit tour dans le congélateur bien emballé dans un sac de plastique peut aider.
- si j’ai des linges qui ont des accumulations de gras ou de savons entre temps, je leur donne un bon trempage à l’eau chaude et un rinçage à l’eau vinaigrée. (Un bon vinaigre blanc bien ordinaire fait l’affaire.)
Mon attirail d’entretien de vêtements est, somme toute, assez minimaliste. J’ai un savon sans parfum que j’achète en vrac, du vinaigre blanc 5%, du percarbonate de soude, un savon de Marseille, et une eau de linge qui varie au fil des saisons. Ce sont tous (sauf pour le percarbonate) des produits polyvalents et sans risque pour les enfants.
- je tente du mieux que je peux de frotter les taches aussi tôt que possible. (Je me contente généralement de mouiller à l’eau froide, de frotter avec du savon de Marseille et d’oublier pour la nuit dans l’évier. Au matin, je mets à laver et mon taux de succès est plutôt bon je dois l’avouer.)
- je mets toutes les chances de mon côté en choisissant des textiles naturels et en les mettant dans des corbeilles aérées en attendant de les laver.
Certains tissus, comme le lin et le chanvre, sont considérés antimicrobiens. Un tissu antimicrobien offre une protection contre les bactéries, les moisissures et les microbes, qu’ils soient nocifs ou inertes. Certaines études se contredisent mais, je me dis que ça ne peut assurément pas faire de mal.
Et voilà! Mais on ne vire pas folle non plus. On y met les efforts pour avoir l’esprit tranquille et l’odorat heureux. Pas plus, pas moins.